De midinette du jazz parmi tant d'autres, Sophie Milman est devenue une chanteuse assez attrayante pour se produire au Théâtre Maisonneuve, soit le 6 juillet prochain dans le cadre du 30e Festival de jazz de Montréal. D'abord jeune imitatrice aux velléités de diva, cette Torontoise aux origines russes et israéliennes a tout fait pour être prise au sérieux. En témoigne son nouvel album, Take Love Easy.
Spectaculaire malgré sa petite taille, Sophie Milman tourne partout dans le monde avec son quartette acoustique, régulièrement aux États-Unis où elle écume clubs de jazz, théâtres, parfois même de plus grands espaces tels le Hollywood Bowl, où elle a chanté devant 40 000 personnes. «J'y ai presque eu une crise cardiaque lorsque j'ai vu cette masse humaine», relate-t-elle, hilare.
Trois albums studio, de nombreuses tournées, Sophie Milman veut certes être prise au sérieux, mais... Plusieurs nouvelles chanteuses associées aux étiquettes de jazz n'ont que peu à voir avec le genre. A-t-on besoin de les nommer? La Torontoise ne le sait que trop... et croit être bien plantée dans la tradition.
«Je suis proche du jazz et je dois toujours me battre contre cette idée que chanter revient à être pop. C'est d'ailleurs pourquoi les chansons pop que j'interprète le sont dans un esprit jazz. Si je reprends 50 Ways to Leave Your Lover de Paul Simon, par exemple, je m'efforce d'amener la chanson côté jazz.»
Sophie Milman se réclame de l'école classy, elle croit aux lignes mélodiques élégantes et soyeuses que le sable fin et le léger vibrato de sa voix mettent à profit.
«Je ne scatte pas, fait-elle remarquer, je ne crois pas que ce soit essentiel. Je dirais même que plusieurs grandes chanteuses de jazz ne le faisaient pas non plus. Carmen McRae, que je considère comme la plus importante de toutes, ne scattait pas. Je préfère improviser avec la mélodie.»
Un seul petit détail... Carmen McRae, née en 1920 et morte en 1994, aurait pu être la grand-mère, sinon l'arrière-grand-mère de Sophie Milman. Comment aller plus loin en 2009?
«Je ne trouve pas si difficile de trouver mon identité. Bien entendu, j'ai le son d'une chanteuse blanche, je n'ai donc pas le style de mes préférées, c'est-à-dire Carmen McRae, Shirley Horn ou Cassandra Wilson... Mais j'aime aussi Blossom Dearie, Carol Sloane, Joni Mitchell, k.d. lang. J'aime également Leonard Cohen, James Taylor ou Bonnie Raitt, j'aime la musique classique, la soul ou le vieux rock de qualité.»
À l'évidence, Sophie Milman est un esprit classique, pour qui la contribution artistique se situe à l'intérieur de paramètres connus.
«Je sais ce que j'aime, je sais ce que je veux chanter, je sais comment le faire. Je ne copie plus, je n'imite personne. Je constate, d'ailleurs, que plusieurs jeunes chanteurs trouvent leur propre voie, Liz Wright par exemple. Or, il faut d'abord admettre que rien n'est absolument neuf, que tout se fonde sur la tradition. Les Romains ont emprunté aux Grecs et ainsi de suite. Forcément, nous construisons à partir de ce que nous savons», soulève la chanteuse, avant de résumer sa quête identitaire.
«Mon premier album (éponyme) fut un exercice de style. Au deuxième (Make Someone Happy), j'avais appris davantage. Au troisième? J'ai le sentiment d'avoir trouvé l'angle que je cherchais avec Take Love Easy. Je n'ai plus cette insécurité que confère le manque de connaissances essentielles à ce métier. Le temps et l'expérience ont fait leur travail. Écoutez la grande Dianne Reeves au début de sa carrière, c'était Sarah Vaughan; maintenant il y a un peu de toutes les chanteuses «classiques» en elle... et beaucoup de Dianne Reeves.
«Chose certaine, personne n'a besoin d'imitateurs.»
Spectaculaire malgré sa petite taille, Sophie Milman tourne partout dans le monde avec son quartette acoustique, régulièrement aux États-Unis où elle écume clubs de jazz, théâtres, parfois même de plus grands espaces tels le Hollywood Bowl, où elle a chanté devant 40 000 personnes. «J'y ai presque eu une crise cardiaque lorsque j'ai vu cette masse humaine», relate-t-elle, hilare.
Trois albums studio, de nombreuses tournées, Sophie Milman veut certes être prise au sérieux, mais... Plusieurs nouvelles chanteuses associées aux étiquettes de jazz n'ont que peu à voir avec le genre. A-t-on besoin de les nommer? La Torontoise ne le sait que trop... et croit être bien plantée dans la tradition.
«Je suis proche du jazz et je dois toujours me battre contre cette idée que chanter revient à être pop. C'est d'ailleurs pourquoi les chansons pop que j'interprète le sont dans un esprit jazz. Si je reprends 50 Ways to Leave Your Lover de Paul Simon, par exemple, je m'efforce d'amener la chanson côté jazz.»
Sophie Milman se réclame de l'école classy, elle croit aux lignes mélodiques élégantes et soyeuses que le sable fin et le léger vibrato de sa voix mettent à profit.
«Je ne scatte pas, fait-elle remarquer, je ne crois pas que ce soit essentiel. Je dirais même que plusieurs grandes chanteuses de jazz ne le faisaient pas non plus. Carmen McRae, que je considère comme la plus importante de toutes, ne scattait pas. Je préfère improviser avec la mélodie.»
Un seul petit détail... Carmen McRae, née en 1920 et morte en 1994, aurait pu être la grand-mère, sinon l'arrière-grand-mère de Sophie Milman. Comment aller plus loin en 2009?
«Je ne trouve pas si difficile de trouver mon identité. Bien entendu, j'ai le son d'une chanteuse blanche, je n'ai donc pas le style de mes préférées, c'est-à-dire Carmen McRae, Shirley Horn ou Cassandra Wilson... Mais j'aime aussi Blossom Dearie, Carol Sloane, Joni Mitchell, k.d. lang. J'aime également Leonard Cohen, James Taylor ou Bonnie Raitt, j'aime la musique classique, la soul ou le vieux rock de qualité.»
À l'évidence, Sophie Milman est un esprit classique, pour qui la contribution artistique se situe à l'intérieur de paramètres connus.
«Je sais ce que j'aime, je sais ce que je veux chanter, je sais comment le faire. Je ne copie plus, je n'imite personne. Je constate, d'ailleurs, que plusieurs jeunes chanteurs trouvent leur propre voie, Liz Wright par exemple. Or, il faut d'abord admettre que rien n'est absolument neuf, que tout se fonde sur la tradition. Les Romains ont emprunté aux Grecs et ainsi de suite. Forcément, nous construisons à partir de ce que nous savons», soulève la chanteuse, avant de résumer sa quête identitaire.
«Mon premier album (éponyme) fut un exercice de style. Au deuxième (Make Someone Happy), j'avais appris davantage. Au troisième? J'ai le sentiment d'avoir trouvé l'angle que je cherchais avec Take Love Easy. Je n'ai plus cette insécurité que confère le manque de connaissances essentielles à ce métier. Le temps et l'expérience ont fait leur travail. Écoutez la grande Dianne Reeves au début de sa carrière, c'était Sarah Vaughan; maintenant il y a un peu de toutes les chanteuses «classiques» en elle... et beaucoup de Dianne Reeves.
«Chose certaine, personne n'a besoin d'imitateurs.»
Pour Alain Brunet.
La Presse
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